En autisme, un dépistage précoce est souvent synonyme d’interventions dès le plus jeune âge et de ce fait, de progrès développementaux conséquents.

L’intervention précoce peut diminuer les symptômes secondaires, tels que les comportements destructeurs et l’automutilation.

« L’intervention précoce » se définit par un enseignement structuré et systématique offert aux jeunes enfants, de la naissance à l’âge de trois ans. L’objectif est d’atténuer les effets du retard du développement. Du fait de la particularité de chaque enfant atteint d’autisme et de son profil intellectuel, social et émotionnel uniques, les programmes d’intervention précoce doivent être spécifiques et individualisés pour chaque enfant. Les prises en charge quant à elles sont variables.

Pour les familles, la prise en charge thérapeutique peut se faire auprès d’un service médical ou encore avoir lieu dans une institution spécialisée.

Le déroulement d’un programme d’intervention précoce typique consiste en un certain nombre d’étapes successives :

  • L’enfant est clairement identifié avec les symptômes validant un TSA
  • La famille est adressée vers un spécialiste formé en intervention précoce
  • Une équipe, généralement pluridisciplinaire, établit le plan de traitement pour l’enfant, qui inclut le plus souvent des séances particulières de soins visant au développement des compétences cognitives, d’acquisition du langage, de réduction du comportement mal adapté et de croissance socio-émotionnelle.

Selon les besoins, un orthophoniste et / ou un psychomotricien peuvent également apporter une contribution complémentaire précieuse au programme de prise en charge.

Les parents sont accompagnés par des séances de soutien et d’information qui leur permettent de comprendre l’autisme et de contribuer favorablement au développement de leur enfant. Ainsi, par exemple, un parent sera formé pour soutenir le développement du langage verbal aider à la production langagière de son enfant, ou encore contribuer à réduire les comportements inadaptés et invalidants. Lors de la mise en place du programme, l’équipe fixera des buts mesurables pour l’enfant décrits dans un projet éducatif et thérapeutique individualisé qui sera remis aux parents.

Une fois le programme mis en place, l’équipe, par des réunions régulières, échange sur les progrès et les difficultés rencontrées par celui-ci et remet à jour les objectifs.

Agir dès le plus jeune âge : une chance pour toute la vie

L’autisme est un trouble neuro-développemental qui se révèle au cours des trois premières années de la vie.

Cela se caractérise par des troubles des communications et des interactions sociales, des intérêts restreints et répétitifs. A cela s’ajoute parfois une déficience intellectuelle et des troubles de l’information sensorielle.

À ces trois caractéristiques, d’autres signes symptomatiques peuvent s’ajouter comme les troubles psychomoteurs, les troubles sensoriels, les troubles du sommeil, les troubles de l’alimentation.

L’autisme est un trouble sévère et précoce du développement de l’enfant d’origine neurobiologique. Il se manifeste avant l’âge de 3 ans et affecte quatre garçons pour une fille. Selon les critères de la CIM-10 de l’OMS, le diagnostic, qui devrait se faire entre les âges de 2 et 3 ans, se base sur des caractéristiques du développement et du comportement.

L’autisme peut prendre plusieurs formes, ses manifestations varient considérablement d’un enfant à l’autre.

C’est la raison pour laquelle aujourd’hui, on parle davantage de TSA (Troubles du Spectre Autistique) que d’autisme.

Plus tôt l’autisme d’un enfant sera dépisté (il n’est pas nécessaire d’attendre le diagnostic), plus rapidement un accompagnement et une éducation adaptés pourront être mis en place, sachant que la plasticité cérébrale d’un enfant en bas âge optimisera leur efficacité.

Ces jeunes enfants présentent une plasticité cérébrale qui permet d’installer certaines suppléances : leur cerveau est capable, dans une certaine mesure, de « compenser » ces déficiences.

De tels traitements ou  interventions  basés sur  les  thérapies  éducatives  et  comportementales  incluent  des  prises  en  charge  en psychomotricité et/ou en orthophonie mais aussi l’apprentissage de l’imitation, du jeu et de l’autonomie.

Les enfants que l’on diagnostique entre 2 et 3 ans peuvent bénéficier d’une éducation spécifique et de rééducations appropriées à leur profil particulier permettant de :

  • leur apporter des repères qui les aideront à se structurer
  • compenser en partie leurs déficiences
  • stimuler et développer leurs compétences
  • les faire progresser, parfois de manière considérable.

Il est important que les professionnels se forment en continue pour donner accès aux familles à un accompagnement de qualité dans l’intérêt de leur enfant.

C’est pour cela que détecter au plus vite ces troubles permettra :

  • de recevoir une prise en charge adaptée (même dans l’attente du diagnostic)
  • de bénéficier d’une prise en charge éducative et développementale spécifique précoce auprès de professionnelles ayant une formation spécifique en autisme (en France, ces programmes d’intervention précoce n’existe quasiment pas et le programme ouvert à Genève n’est pas accessible aux enfants résidents en France).
  • de vivre au sein d’une famille moralement épanouie dans laquelle ces parents peuvent assumer pleinement leurs rôles d’éducateurs privilégiés et ainsi les faire progresser
  • et enfin pourquoi pas être intégrés à la crèche ou à l’école au plus tôt et de pouvoir y demeurer en y étant encadrés de manière adéquate par des personnels éducatifs (enseignants, AVS, personnels municipaux des écoles) sensibilisés et formés à la gestion de ces troubles complexes.

Tout cela est un enjeu primordial et conséquent sur le devenir de ces jeunes enfants et de leur famille. Même si le diagnostic révèle quelque chose qui ne s’apparente pas totalement à de l’autisme, nous pourrons alors réorienter les familles vers les professionnels concernés ou complémenter l’équipe déjà mise en place.

Tout ce qui est acquis maintenant lorsque les doutes s’installent sera dans tous les cas bénéfique pour l’enfant et sa famille.

De par l’incidence des manifestations de l’autisme (1 % de la population) et le nombre des familles et des enfants concernés, on ne peut plus considérer l’autisme, le trouble envahissant du développement ou encore les symptômes du spectre autistique comme des maladies rares ou de peu d’importance.

En résumé, le travail de chaque professionnel doit contribuer à continuer les efforts de chacun sous cinq grands axes (selon le 4ème plan autisme)

  • Dépister, Diagnostiquer et Intervenir précocement
  • Augmenter le temps de scolarisation
  • Soutenir les familles
  • Former l’ensemble des acteurs de l’autisme
  • Poursuivre les efforts de recherche
  • Accompagner tout au long de la vie

Il est de la responsabilité de la communauté professionnelle d’être informée des signes précoces et des approches efficaces de traitement de l’autisme afin de procurer aux familles des soins rapides et appropriés dont leur enfant a besoin.

Pour aller plus loin : autisme info service